Madonna ‘MDNA’ – Les Critiques
22 mars 2012 Critique

Madonna ‘MDNA’ – Les Critiques

Nous avions posté notre propre critique de MDNA, l’album de Madonna, il y a déjà quelques semaines.

Ces jours ci, de nombreux critiques ont été invités au Studio de la Grande Armée à Paris et dans les bureaux de Universal à Bruxelles pour une listening party.

En lisant les « critiques » françaises de l’album – les seules mauvaises au monde – on a un peu l’impression que ces journaleux sont allés à l’écoute avec l’idée préconçue « elle est vieille, elle nous fait chier, » dans l’optique de sortir plus tôt du taf et de snober leur followers Twitter à coups de « je vais écouter le nouveau Madonna chez Universal donc je suis mieux que vous »…
Au final, quasiment rien sur la musique (ou si peu) alors que pas un seul n’a oublié de mentionner son age et le fait qu’elle écarte encore les cuisses !

Voici un compte rendu des différentes critiques en français…

Télérama

Au tour précédent, elle a perdu sa couronne (ou presque). Hard Candy, en 2008, était un demi-succès, et son mariage est parti en fumée. Madonna revient gonflée à bloc, décidée à tout dévorer et à flamber de tous les feux de ses meurtrissures. Hérissé de piques vengeresses, de minauderies assassines et de vacheries sucrées, MDNA, l’album de la cinquantaine méga tonique, brosse le portrait d’une séductrice insubmersible, qui noie les chagrins et l’amertume en armant comme jamais sa double peau de créature synthétique.

D’un Gang Bang démoniaque aux syncopes givrées d’I don’t give A, pas question de mollir. Les basses sont taillées pour que les rochers se fendent de Miami à la côte croate, les synthés grincent comme aux beaux jours de Depeche Mode, Nicki Minaj fait son numéro de tchatche venimeuse et tous les voyants sont au rouge. William Orbit, complice de l’époque Ray of light, M­ar­tin Solveig et Benny Benassi, nouveaux élus, tissent un genre de best of qui brasse les époques et mêle les charmes de la pop électronique au pire mauvais goût (parfois dans le même morceau). L’exercice est intense, parfois éprouvant, mais dans l’ardeur de la fuite en avant flotte un parfum de dépit et de mélancolie. MDNA est (encore) un disque bien dans son époque. Frénétique et un brin désespéré.

Têtu

Dans les bacs aujourd’hui, «MDNA», le nouvel album de Madonna, renoue avec les sonorités pop qui ont fait les beaux jours de la chanteuse dans les années 80 et 90. Le tout saupoudré de mélodies résolument dance pour un résultat plutôt convaincant.

On efface tout et on recommence. En 2008, Madonna avait essuyé de nombreuses critiques après la sortie de son album Hard Candy. Un opus où la reine de la pop s’éloignait de ses racines pour s’essayer au R’n’B, signant même des collaborations avec certains monstres sacrés du genre, à l’instar de Justin Timberlake et Timbaland. Une question brûlait alors les lèvres des millions de fans de la chanteuse à travers le monde: mais où est donc passée la Madonna de Frozen ou Ray of Light? Bonne nouvelle: cette Madonna-là est de retour avec MDNA. Sur ce nouvel album, le douzième de sa carrière, la chanteuse rectifie le tir et effectue un retour aux sources, qui devrait ravir les fans de la première heure.

Pour retrouver son titre de reine incontestée de la pop, Madonna s’est notamment entourée de son producteur fétiche, William Orbit. Ce dernier a co-écrit et co-produit l’album Ray of Light en 1998, qui avait valu à Madonna d’élogieuses critiques, quatre Grammy Awards, dont celui du meilleur album pop, et avait été l’un des plus gros succès commerciaux de sa carrière. Au côté de William Orbit, le DJ français Martin Solveig signe pour Madonna plusieurs morceaux dance, dans la veine de ce que la chanteuse avait entrepris sur l’album Confessions on a Dance Floor. Le tout donne un album patchwork et très éclectique qui, malgré quelques ratés, est globalement réussi.

Un successeur à Ray of Light
MDNA s’ouvre en fanfare avec Girl Gone Wild (ci-dessus). Choisi comme deuxième single de l’album, le titre, produit entre autres par Benny Benassi, à qui Madonna doit déjà le remix de sa chanson Celebration sortie en 2009, est à mi-chemin entre de la dance et de l’electropop. Taillée pour les boîtes de nuit, la chanson n’est pas ce que Madonna a fait de mieux mais n’en reste pas moins extrêmement efficace. Un peu plus loin sur l’album, I’m Addicted, un autre titre dance produit par le même Benny Bennasi, est en revanche beaucoup moins réussi. Répétitive et sans réelle saveur, la chanson tire même un peu vers la techno et on se demande si Madonna n’est pas allée un peu trop loin… Du côté des déceptions, on notera également Some Girls. Usant beaucoup trop des sonorités electro, le titre voile complètement la voix de Madonna.

Mais heureusement, ce genre de morceaux est en minorité sur MDNA. Parmi les bonnes surprises de l’album, on retiendra notamment I’m A Sinner, un titre qui aurait très bien pu figurer sur Ray of Light tellement il rappelle ce que faisait Madonna à cette époque. Avec leur mélodie entraînante, Love Spent et Superstar ne sont pas non plus sans rappeler quelques uns des plus grands tubes pop de la Madone.

Un album entre pop et dance
De leur côté, Beautiful Killer et I Fucked Up nous ramènent à l’époque American Life. Bien qu’ils soient produits par Martin Solveig, ces deux titres, disponibles uniquement sur la version deluxe de MDNA, revêtent de vraies allures pop, le deuxième tendant même vers la ballade. Autres ballades de l’album, Falling Free et Masterpiece démontrent, si besoin en était, que Madonna est aussi à l’aise avec des mélodies plus douces.

Dans un autre registre, I Don’t Give A est sans doute l’un des morceaux les plus réussis et les plus aboutis de MDNA. Ce titre teinté d’electropop est boosté par la participation de la rappeuse Nicki Minaj, qui donne du peps à la chanson. Cette dernière, accompagnée de M.I.A., vient également prêter main forte à Madonna sur Give Me All Your Luvin’, un titre pêchu, à la fois dance et pop, qui avait été choisi comme premier single de l’album il y a quelques semaines et laissait déjà présager de très bonnes choses. Dans la même lignée, Turn Up the Radio est à lui tout seul un condensé de ce qu’est ce nouvel album de Madonna: de la bonne vieille pop telle que la Madonna la chantait dans les années 80 et 90, accompagnée de mélodies résolument dance.

«Il n’y a qu’une seule reine…»
Enfin, Gang Bang est, quant à lui, le véritable O.V.N.I de l’album. Ecrit notamment par Mika, il s’agit d’un titre sombre, voire underground, qui semble tout droit sorti d’un film de Quentin Tarantino, et dans lequel Madonna chante qu’elle a «tiré une balle dans la tête de (son) amant». Un registre dans lequel on n’attendait pas forcément la Madone!

Depuis plusieurs années maintenant, il est indéniable que Madonna ne crée plus les tendances, elle les suit. Même si elle n’invente rien, la reine de la pop revient à ses fondamentaux avec MDNA et prouve, du haut de ses 53 printemps, qu’elle n’a rien à envier à la nouvelle génération dont font partie Lady Gaga, Britney Spears, Rihanna et autres Beyoncé. Comme le dit si bien Nicki Minaj dans I Don’t Give A, «il n’y a qu’une seule reine…Et c’est Madonna!».

aVoir-aLire

Lancement en grande pompe lundi 26 mars du 13e album de la star, un mélange détonnant entre Ray of light et Confessions on a dance floor… Critique.

Après la déception artistique du seulement sympathique Hard Candy dont l’opportunisme Rn’B avait déçu jusqu’aux fans les plus irréductibles de l’artiste, sans lui apporter de nouveaux fidèles chez les plus jeunes, accros pourtant à cette tendance musicale, Madonna a pris son temps pour sortir un nouvel opus. Quatre ans exactement. Une absence qui a permis à une génération de wanna-be de tenter de s’accaparer de son trône. Katy Perry, Lady Gaga, Kesha et Rihanna se sont lancées à fond dans la pop électro, avec sensualité et redondance, car trop de bimbos en même temps, alors que Britney n’avait pas encore achevé sa carrière, cela ne leur a pas permis pour autant d’imposer quelque-chose de vraiment nouveau, en déplaise aux tenues excentriquement kitsch de la Gaga que l’on croirait issues d’un mauvais clip des Duran Duran des années 80.

En 2012 Madonna revient donc montrer qui est l’instigatrice du mouvement. Forte d’une participation tonitruante au Super Bowl et malheureuse de deux contre-performances pour les singles préfigurant l’album, l’artiste essaie donc de mettre la mère de famille rigoureuse de côté. Pas facile, toutes ces années de presse people l’ont montrée sage et cultivée, avec une fille rangée loin des dévergondées des filles people trashouilles qui remplissent les poubelles de la presse à scandale. Pire, pendant 4 mois, elle s’est investie dans la promotion d’un film classique, 100% personnel, et d’une maturité qu’elle affichait sur tous les plateaux de télévision, n’en déplaise à ceux qui sont persuadés qu’elle est obsédée par la jeunesse et qu’elle n’acceptait pas son inéluctable vieillissement…
Alors, fâchée depuis longtemps avec la presse, pas très avare en interviews, peu intéressée par les réseaux sociaux surtout par Twitter, la vedette réfute le jeunisme qui lui est facilement attachée en refusant toute promotion canonique. Vous ne la verrez donc pas dans les télé-réalités pour promouvoir son album, puisqu’elle préfère préparer sa tournée qui démarrera à la fin du mois de mai ! Aux questions, elle y a répondu toute sa vie et elle laisse les joies des entretiens bateaux aux petites jeunes qui en ont besoin pour se bâtir un nom et jouer à la vedette. Son dernier album devra se vendre sur son seul nom, uniquement. Star, elle est. D’un autre temps, certes, mais surtout d’une autre trempe. Pourtant MDNA, habile jeu de mot entre le nom d’une drogue de synthèse qui rend accro et M-DNA, l’ADN de Madonna, est un album peu facile à vendre au public contemporain qui méconnaît l’artiste, persuadé que sa carrière n’est que Botox, Playback et usurpation. Il est pourtant la quintessence même de l’artiste, du Madonna pur jus qui rend un hommage à toutes ses époques de célébrité, en privilégiant son rapport à la dance music, aujourd’hui appelée électro, qui a ponctué sa carrière, de son premier album, à l’album remix You can dance (le premier de l’histoire, en 1987), en passant par le titre Vogue, l’album Erotica, Music ou Confessions on a dance floor. Madonna n’exploite pas un genre, elle poursuit avec cohérence une carrière, vers des sonorités plus contemporaines à mi-chemin entre dubstep, techno et trance. Puissant, c’est ce qui vient immédiatement à l’esprit, alors que le premier single, Give me all your luvin, pitrerie bâclée, nous avait foncièrement ennuyé, devenant même l’un de ses pires singles.

Convoquant les bizarreries sonores peu commerciales dans un Gang bang caverneux et à la violence verbale irrésistible, en forme d’hommage assumé à Russ Meyer (faster pussycat Kill Kill) et la beauté poétique lors du titre final de 5mn, Falling Free, aux textes harmonieux qui évoque en plus fouillé musicalement le Mer girl de Ray of light, la chanteuse s’offre de vrais moments de grâce dans MDNA, avec une progression vers une épure que les 6 premiers morceaux électro dance ne laissent pas forcément envisager. En confiant les rênes à des producteurs différents (Martin Solveig, Benassi, Orbit…), la madone évite toutefois le gloubi boulga indigeste à la Hard Candy ou Bedtime Stories ; c’était à craindre et pourtant, jamais le résultat ne paraît hétérogène. Tout tire vers une production construite où l’incroyable armada de sons s’assument en tout cohérence et complémentarité.
On imagine ici les recommandations de l’artiste… de la joie de vivre tout d’abord (Turn up the radio, tube radio potentiel, GMAYL, et Superstar qui passe mieux après 5 écoutes que lorsqu’on l’entend la première fois), pour les titres frais de Martin Solveig qui sont davantage agréables à découvrir dans un ensemble, plus qu’ils ne le sont individuellement. Autre impératif pour la star, de la puissance dancefloor pour se rapprocher du jalon que représente Confessions, avec I’m addicted, une tuerie trance qui évoque toute la puissance des drogues de synthèse qui électrise le corps du clubber, ou Girl Gone Wild, ersatz de Celebration très catchy et sensuel. Et enfin I’m a sinner qui synthétise tous les tubes dance que William Orbit lui a écrit, de Ray of light à Beautiful stranger en passant par Amazing. Une redite ? Non, la chanson a ses développements propres qui prennent des directions inattendues. Et d’ailleurs l’inattendu, c’est justement la troisième obligation imposée par la madone qui, dans le passé, a permis à des chansons singulières comme Justify my love, Erotica ou Bedtime story d’être des singles commerciaux ! Outre Gang bang qui est tout simplement énorme, Love field suit une progression complètement originale, des premières notes au banjo fou aux évocatrices sylvestres, jusqu’aux reprises des boucles de Hung up. La chanson est évolutive et a tout d’un beau single…

Dans cet enchevêtrement de sons tonitruants, trois titres viennent ajouter de leur personnalité, I don’t give A sur sa rupture avec son ex-mari est interprété en duo avec l’animal artificiel Nicky Minaj. L’énergie RnB de la chanson est indéniablement puissante, jusque dans son final épique qui évoquerait presque 300 ou Les immortels ! Some Girls n’est pas sans nous laisser insensible, tellement catchy avec sa mélodie typique du début des années 80, façon French touch pop new wave. Le titre est aussi très proche de How High sur Confessions on a dance floor. Enfin, on peut se poser la question de la pertinence de la présence de Masterpiece sur cet album de 12 titres. Cette ballade où la somptueuse mélodie est à peine diminuée par l’indigence de la musique, est issue du film W.E.et n’a donc rien à voir avec le projet MDNA. Cela s’entend et on ne saisit vraiment pas la pertinence de sa présence, ni même sa sortie en single sur le marché britannique prévue pour le 2 avril, alors que le film Wallis & Edward est sorti Outre-Manche en janvier dernier !

Dans cet album proposé dans deux éditions, l’une standard de 12 titres, et une pseudo limitée avec 4 titres sans grand intérêt qui s’oublient aisément (un conseil, achetez la simple !), la suprématie de la madone sur la nouvelle génération est largement restaurée. Son aisance à synthétiser les humeurs du temps sans jamais pomper ce qui marche ouvertement dans les charts (MDNA, ce n’est ni Rihanna, ni Lady Gaga !) mérite bien plusieurs écoutes et non en streaming de pauvresse sur MSN ou sur Youtube, pour pouvoir approcher ses subtilités. La promo internet de l’album ne rend jamais hommage à l’excellence sonore exponentielle d’un album qui se découvre avec un son non-compressé et avec un excellent système sonore ! D’ailleurs, on aurait beaucoup apprécié l’audace de titres aux enchaînements mixés. Plus que n’importe quel autre concept, celui d’MDNA s’y prêtait largement…

L’Express

Madonna part à l’assaut des dance-floors, mais quelques titres parviennent à se distinguer d’un album qui séduira les fans bienveillants.

Bousculée sur son trône par le feu d’artifice Lady Gaga, la reine de la pop présente son douzième album, MDNA (jeu de mot entre ADN et MDMA, drogue des clubbers) destiné à rassembler sur les dance-floors. La majorité des titres sont produits par les DJ Benny Benassi et Martin Solveig ou William Orbitt. Et l’on retrouve au générique de grandes figures « tendances » comme Nicki Minaj, MIA ou Mika, convoquées pour capturer un public jeune. Les chansons électro-dance de MDNA inspirées par l’hédonisme des années 1990 sont les plus faibles: débauches d’implosions pour fans bienveillants avec lignes de basses règlementaires et sons d’orages, domptés d’une voix sucrée de poupée déjantée. Madonna prend de la hauteur avec le très urbain « Gang bang » à la violence féministe digne de Boulevard de la mort-Tarantino. Ou quand elle revient sur son divorce dans « I don’t give A » et ses choeurs baroques. D’autres titres réussis comme « Masterpiece » ou « Falling free » prouvent que la chanteuse peut être aussi explosive et convaincante dans la retenue et les violons.

Atlantico

Le nouvel album de Madonna « MDNA » est sorti ce lundi. C’est son douzième album en près de trente ans de carrière. Verdict ?

Olivier Cachin : Ce n’est pas un grand album, mais il n’est pas honteux non plus. Honnêtement, même si elle a changé de label pour ce disque, il n’y a pas de changement renversant par rapport à ce qu’elle faisait précédemment. Ca reste de la « dance music » avec un côté pop. On est dans du Madonna classique avec des producteurs à la mode, des sons « dance floor », des mélodies… pas de surprise. L’idée marrante est peut-être d’avoir pris le Français Martin Solveig à la production.

Mais si Madonna n’est plus à l’avant-garde, elle reste dans la tendance d’une pop musique guère créative aujourd’hui. Je suis curieux de la voir sur scène. On ne peut en tout cas pas dire qu’elle est finie ou complètement à côté de la plaque.

Après son album Music en 2000, elle a commencé à décliner, notamment avec son album suivant American Life. La pop musique est injuste : dans 90% des cas, les carrières des artistes ne durent qu’une poignée d’années. Madonna, elle, est toujours là après trente ans de carrière ! En fait, elle représente à l’échelle mondiale ce que sont les Pet Shop Boys à l’échelle de la pop britannique : un monument toujours présent à un âge où normalement la pop star est soit ridicule, soit sucre carrément les fraises.

N’est-ce pas justement un peu pathétique de toujours vouloir être à la pointe ?

C’est tout le problème des artistes : ils ne peuvent pas débrancher, c’est leur vie ! Certes, elle n’a plus autant de flaire qu’auparavant. Mais, si l’on prend, par exemple, le premier single de son nouvel album, Give me all your luvin’, c’est sacrément efficace ! Preuve qu’il ne s’agit pas de l’album de trop.

Et puis, si le disque déçoit un peu, c’est aussi parce qu’elle avait placé la barre très haut lors de la mi-temps de la finale du Superbowl, où, à 53 ans, elle avait chanté pour la première fois l’une des chansons de l’album et montré qu’elle pouvait encore donner la fessée à quelques petites divas de la dance music !

Qui sont précisément ces « petites divas » ? Quelles sont les principales concurrentes de Madonna ?

La principale reste Lady Gaga. C’est elle qui est la plus positionnée sur le créneau « dance mondialisée», avec des clips extravagants, de la provocation, etc. La Madonna des années 2010 est censée être elle… mais elle a tellement raté son deuxième album en faisant quelque chose de vite fait qu’elle a perdu l’avance qu’elle possédait. Musicalement, Lana del Rey a fait du bruit avec son album, mais elle se situe quand même à des années lumières de Madonna. En fait, le simple fait d’être une femme sexy qui danse suffit à être mis dans la même catégorie que Madonna.

Ses principales concurrentes sont à chercher du coté de Britney Spears ou de Lady Gaga, toutes ces artistes de pop blanche, qui n’ont sans doute pas de grande voix et qui privilégient la mise en scène.

Par rapport à ses jeunes concurrentes, Madonna possède l’expérience : elle connait les rouages de l’industrie musicale. On a encore pu le vérifier lors du Superbowl où elle a chanté à la mi-temps… la veille de la mise en vente des places de sa nouvelle tournée.

Si ses concurrentes sont encore là dans dix ans, on en parlera ! Et dans 20 ans ? Et dans 30 ans ? Ca reste à voir. A la limite, celle qui a le plus de chance c’est Rihanna : elle a commencé jeune, mène bien sa barque… si elle ne se remet pas avec Chris Brown, c’est jouable pour elle !

Comment Madonna a-t-elle su rester en tête des charts pendant près de trente ans ?

Sa situation est comparable à celle de Marylin Monroe comme pin-up de cinéma : Marylin expliquait son succès en disant « c’est moi qui le voulait le plus ». C’est la même chose pour Madonna. C’est la volonté qui fait la différence. Depuis qu’elle a été choriste de Patrick Hernandez, elle savait qu’elle voulait conquérir le monde, être au sommet et tout faire pour ça.

Si seul le talent vocal était en jeu, Mariah Carey ou Whitney Houston auraient fait une meilleure carrière qu’elle. Dans la pop, en plus de l’attitude et de la provoc’, c’est la volonté qui joue.

Mais beaucoup d’artistes ont de la volonté…

Encore faut-il s’en donner les moyens. Madonna a su mettre en application sa volonté.

Quid de la provoc’ ? Madonna est-elle toujours aussi subversive ?

Le titre de son album « MDNA » c’est bien gentil… (NDLR : ce titre faire référence à la fois au nom « Madonna » et la drogue « MDMA ») Quand elle s’est produit à la mi-temps du Superbowl, elle a laissé MIA faire un doigt d’honneur… Donc désormais, on peut dire qu’elle ne joue plus trop sur la provoc’. Ou alors c’est de la « provoc light ». On est loin de l’époque où elle se masturbait sur scène dans un lit avec un crucifix en chantant « Like a Prayer » !

Si elle jouait encore sur ce terrain là, elle serait ridicule. Elle en a conscience. Elle sait danser, elle peut encore faire des clips flashy, mais il y a des choses qu’il faut savoir laisser à la jeune génération.
Est-ce envisageable qu’elle finisse par changer radicalement de style ? Qu’elle opte pour une fin de carrière à la Johnny Cash ?

C’est envisageable, mais elle n’a pas l’aspect mythique d’un Johnny Cash. Elle connait ses limites. Elle pourrait partir dans un créneau décalé, elle serait capable de faire un album anti-commercial, mais je ne pense pas qu’elle ait la performance vocale pour reprendre des chansons comme le fit en fin de carrière Johnny Cash avec Hurt ou Personal Jesus.

Ouest France

Recette en cinq points

Objectif : à 52 ans, garder le titre de Queen of Pop.

1. Adopter l’attitude bad girl sexy mais intraitable.

2. S’associer avec de jeunes bad girls sexy et intraitables, trop pointues pour ravir son trône.

3. Travailler avec trois producteurs, très différents, dont un Français (ça lui a toujours réussi, les Français).

4. Son divorce avec Guy Ritchie sera source d’inspiration.

5. Jouons toujours sur l’ambiguïté lexicale.

Look sensuel racoleur

Madonna revient donc avec cette recette en cinq points et un look sensuel mais moins racoleur. Les interventions rappées de M.I.A. et Nicky Minaj font de Give me All ‘ Your Luvin’et I Don’t Give a… Deux des meilleurs morceaux de son nouvel album, qui en est chiche.

Le producteur Billy Benassi se charge des titres basiques pour danser en club, dont le bon Girl Gone Wild (Les gentilles filles ne font pas d’écart mais je suis une mauvaise fille), le Frenchie Martin Solveig apporte ce qu’il fait de branchitude et le vieux camarade William Orbit se charge des atmosphères plus complexes, dont l’obligatoire ballade lacrymale (Masterpiece).

Objectif atteint ?

Dans Gang Bang, Madonna descend son amoureux ; dans I Don’t Give a, l’épouse blessée digère la séparation ; dans I’m Addicted, elle reste accro à l’amour. Enfin, le titre de l’album est un clin d’œil peu subtil au MDMA (la drogue ecstasy).

Objectif atteint ? « Il n ‘y a qu’une seule reine, c’est Madonna », insiste la rappeuse Nicky Minaj. Une de convaincue…

Libération

La cinquantaine désormais irrévocablement entamée, Madonna continue d’écarter les cuisses pour attirer (?) le chaland. C’est du moins ainsi, après la campagne d’affichage de sa précédente campagne, le Sticky and Sweet Tour 2008, qu’on la découvre sur une photo promotionnelle accompagnant son nouvel album bombardé aujourd’hui en sortie mondiale. A 53 ans, Madonna tente donc de ne pas décrocher en campant sur des positions «sexy», bénignement vulgaires, que d’aucuns pouvaient jadis trouver émoustillantes (période In Bed With Madonna) et, aujourd’hui, juste tristounettes.

Piédestal. Le nouveau disque s’appelle MDNA, ce qui voudrait faire «mode», mais accuse déjà un temps de retard : MGMT, puis SBSTRKT ou HTRK sont passés par là. Gommer les voyelles (moins le «A» de référence) ne suffit pas. Restent d’autres interprétations possibles : MDNA pour My DNA (mon ADN), ou une allusion extatique et subliminale au MDMA. Mouais.

Pour l’alchimie pop, Madonna a pris l’habitude de recruter à chaque fois un acolyte, là encore censé la maintenir à flots. Jacques Lu Cont (des Rythmes Digitales) Mirwais (ex-Taxi Girl), ou Timbaland ont déjà rempli, avec un succès inégal, cet office qui étrangement échoit aujourd’hui (car David Guetta était trop connoté Black Eyed Peas ?) à un autre Français lequel, pour s’en tenir à une litote, n’est pas exactement le plus captivant de sa génération, Martin Solveig. Le DJ a produit l’essentiel du disque et sa responsabilité est déjà engagée sur le premier single, le dansant et aussitôt dépasséGive Me All Your Luvin’.

Opération commerciale d’envergure (ou bluff), le disque est disponible depuis une semaine en pré-écoute avec MSN et Sosh, «la marque mobile sans engagement» d’Orange. Un jeu concours suivra, où l’on pourra gagner des places pour les deux étapes françaises d’une nouvelle tournée mondiale, qui passera par le Stade de France (14 juillet) et Nice (21 août). Mais là aussi, sur scène, où elle faisait la loi sous Chirac, Madonna a dû descendre de son piédestal, au point de ramer pour attirer du monde lors de son dernier concert à Bercy, et que son show à Marseille, en 2009, aurait sonné bien creux s’il n’avait pas été annulé après la mort d’un ouvrier.

Cela n’empêche pas sa politique tarifaire extravagante de perdurer. Mais qui, en 2012, lâchera les biffetons pour des shows mécaniques à 150 euros ?

Convoi. La soirée de «lancement officiel» de MDNA a eu lieu hier au Queen, la boîte des Champs-Elysées très tendance… il y a une quinzaine d’années. De ce point de vue, le disque est raccord : il avance avec la grâce d’un convoi de semi-remorques sur l’autoroute A4. Girl Gone Wild (le nouveau single) ou Superstar accusent le poids des ans ; le slow, Masterpiece, sonne comme une malencontreuse antiphrase, et les rares raisons d’y croire se situent dans la déréalisation hagarde d’un clubbing androïde (Gang Bang). Pas déplaisant, le huitième titre, I Don’t Give A, assène «There’s only one queen and that’s Madonna» («Il n’y a qu’une reine et c’est Madonna»). Entre aveuglement et méthode Coué…

ELLE

Que faut-il penser du douzième album de Madonna ? QU’ile st déjà un cocktail de ces trois éléments…
– La provoc
Elle rajeunit mieux que le Botox. La MILF en chef y est donc allée au bazooka : en jouant sur la sulfureuse MDMA (la drogue en vogue) avec le titre de l’album « MDNA »; puis, en intitulant un morceau « Gang Bang »; enfin, en clamant « I Don’t Give A » (entendez « a fuck », « rien à foutre »). Ceux qui la disent « mauvaise mère » s’en prennent plein la tête, comme son ex Guy Ritchie. Une « battle » de djeuns.

– Le recyclage
« MDNA », c’est « Retour vers le futur ». Sur la pochette, Mado a-t-elle 33 ou 53 ans, sommes-nous en 2012 ou en 1992 ? Même impression de déjà-vu avec le clip « Girl Gone Wild »: du cuir, des chaînes, des gays, comme au bon vieux temps d' »Erotica ». Musicalement elle recycle la techno-pop de « Confessions on a Dance Floor » et William Orbit, qui avait déjà servi pour « Ray of Light » en 1998. On appellera ça choper la tendance 90’s qui revient en force.

– L’introspection
Qualité de « bel hybride, d’introspectif et de fun » par la Madone elle-même, « MDNA » se pose quelques questions. « Je suis accro », clame-t-elle sur « I’m Addicted » (à l’amour, déception). Et « je suis une pécheresse », chante-t-elle ironiquement sur « I’m a Sinner ». Bon, ça, on s’en serait douté.

Journal du Dimanche

Après quatre ans d’absence, Madonna remet en jeu son titre de « reine incontestée de la pop ». MDNA (contraction de son propre nom) s’impose comme l’album le plus crucial de sa carrière. On le sait, Louise Ciccone a vacillé sur son trône après l’échec artistique et commercial de Hard Candy, en 2008 et l’arrivée de divas pop turbulentes qui lui ont donné un coup de vieux, non sans l’avoir pillée. On songe à Rihanna, Kate Perry et surtout Lady Gaga: « Tu es plus originale que Gaga… Il n’y a qu’une seule reine, c’est Madonna », tacle la rappeuse Nicki Minaj, invitée dans l’une des chansons de MDNA.

Originale la Madone ? A voir. Ce douzièeme album marque un retour efficace mais sans surprises à ses fondamentaux – une musique survitaminée taillée pour le dance-floor. Le titre du disque sonne comme un clin d’oeil au MDMA, drogue de synthèse prisée des clubbeurs. Une petite provoc gratuite, quand on sait que Madonna est surtout accro à la gym, à l’eau plate et aux jeunes éphèbes, d’où son surnom de « cougar en chef ».

Aux manettes, on retrouve donc le producteur William Orbit, à l’origine du renouveau créatif de la chanteuse en 1998 avec l’introspectif Ray of Light. Il signe six titres, mais à l’exception de l’envoûtant Gang Bang, la plupart des musiques nous replongent dans l’ambiance fiévreuse des clubs d’Ibiza, au siècle dernier. La Madone s’est également adjoint les services du Français Martin Solveig – elle fut plus inspirée dans ses choix, notamment avec Mirwais, sur Music – qui lui offre trois titres dont le furieux et réussi I Don’t Give a…

Madonna se fait alors rappeuse pour panser les plaies de son divorce avec son ex, le réalisateur Guy Ritchie: « J’ai essayé d’être une épouse. Je me suis rabaissée. J’ai ravalé ma lumière. » Pour rappel, le divorce a coûté la bagatelle de 92 millions de dollars à la chanteuse. Trop souvent inégal, MDNA se termine en douceur avec Falling Free, une balade en forme de conte médiéval. Madonna renonce aux « boum-boum » électro pour un piano et des cordes romantiques, et c’est toute beauté.

Re/Ec

Ce mercredi 21 mars, Madonnarama organisait une écoute exclusive de MDNA, le nouvel album de Madonna, au studio d’Universal. Et forcément, Madonna, on l’attend au tournant, car c’est son 12ème album, car les Lady Gaga et autres Katy Perry prennent de plus en plus de place dans la pop, car elle nous a habitué à tout.
Alors que donne donc ce nouvel opus ? La reine de la pop peut-elle encore siéger dignement sur son trône si menacé ? Devant la concurrence, quelle direction pouvait donc prendre MDNA ?
Plusieurs indices nous ont déjà été donné en amont lors de la promotion de l’album. Trois objectifs étaient fixés à cet album : montrer que Madonna était toujours ‘dans le coup’ (en embauchant MIA, caution underground, et Nicki Minaj, caution populaire, pour le titre ‘Give Me All Your Luvin’), récupérer la cible homo trop tentée d’aller voir ailleurs (en tournant un clip résolument gay friendly pour le titre ‘Girl Gone Wild’, un aspect assez délaissé de la carrière de Madonna depuis 1994) et enfin montrer qu’elle était attendue, comme toute icône qui se respecte (par une stratégie marketing de dévoilement partiel des titres de l’album et un Superbowl qui lui ont valu de battre le record de précommandes d’album sur iTunes).
Retour gagnant, jusque là. Mais que vaut l’album dans sa totalité ? Passons les singles, vous les connaissez.

Après un ‘Girl Gone Wild‘ très punchy, l’album s’ouvre avec l’un des meilleurs titres de Madonna, ‘Gang Bang‘, qui prouve qu’elle sait encore faire des titres étonnants et puissants, à la construction progressive et violente. Une magie orchestrée par son vieil ami William Orbit.

‘I’m Addicted‘ poursuit dans la lignée très énergique du début d’album, avec un morceau très fourni qui fait écho à la référence à la drogue que représente la musique de Madonna, dont est tiré le nom de l’album (MDNA… MDMA…).

‘Turn Up The Radio‘, produit par Martin Solveig, est un des rares titres de l’album qui pourraient être chanté par n’importe qui d’autre, mais qui, grâce à la recette magique du Français, arrive à nous faire rester sur le dancefloor et à continuer à danser, sans se poser trop de questions.

S’en suit le désormais incontournable ‘Give Me All Your Luvin‘, hymne auto proclamé du cheerleading, un moyen efficace de récupérer le marché américain qui a souvent boudé la Madone.

Sur ‘Some Girls‘, le duo Madonna-William Orbit retrouve toute sa splendeur et toute sa folie que l’on lui connait : beaucoup de surprises et de prises de risques.

‘Superstar‘ a le seul mérite de ralentir un peu le rythme très prenant de ce début d’album. Enfin, on respire un peu, mais la faiblesse du morceau déçoit. Des paroles simples, tout comme la mélodie. L’ambition de l’album est totalement absente de ce titre.

Pourtant, arrive ‘I Don’t Give A‘, où l’on retrouve Nicki Minaj et Martin Solveig. Et là, surprise, on assiste à un mélange de l’uptempo de Confessions On A Dancefloor et de la street musique de Hard Candy, mélange subtil et habilement déguisé par Martin Solveig, qui se cache derrière une production moins évidente que celles qu’on lui connait. ‘There’s only one Queen, and that’s Madonna, bitch’. Si Nicki le dit… On y croit.

Madonna n’a pas envie de jouer les midinettes, et ‘I’m a Sinner‘ le prouve. Si William Orbit recycle ses idées développées dans Ray Of Light, Madonna réaffirme son ambiguité face à la religion.

‘Love Spent‘ ramène un peu d’amour dans ce disque. Mais pas vraiment. L’objectif est là de prouver que l’on fait trop souvent passer des désirs physiques avant les sentiments : hold me like your money… La construction du morceau est intéressante, on y retrouve des sonorités électroniques, du banjo, du violon…

L’album se calme nettement avec la ballade ‘Masterpiece‘, extraite de son film ‘W.E.’. Pas forcément un chef d’oeuvre, mais un titre qui a l’intérêt de rappeler que Madonna sait faire de belles et simples chansons d’amour.

Belle, la dernière ballade ‘Falling Free‘ l’est, simple, beaucoup moins. La voix de Madonna y est davantage mise en valeur que dans le reste de l’album. Si l’on a beaucoup dansé pendant l’album, cette fin ressemble à une remise en question : à quoi bon les strass et le dancefloor si l’on est pas heureux en amour ? Pas si simple, donc.

Au final, on a là un vrai aperçu de l’ADN de Madonna dans cet album : une femme d’âge mûr qui assume complètement son envie de profiter de la vie, de faire ce qu’elle veut, tout en continuant à se poser des questions sur ses relations personnelles et amoureuses. Un joli patchwork de l’ensemble de l’oeuvre de Madonna, en quelques sortes.

Le Matin

«MDNA», le douzième album studio de la star de la pop, est disponible dès aujourd’hui. L’album de trop ou celui de son grand retour, les avis divergent.

NON: «MDNA» ne trahit pas l’ADN de Madonna
Alexandre Lanz, Journaliste, chef de rubrique Le Guide

Silencieuse depuis cinq ans, la reine de la pop est venue mettre de l’ordre parmi les chanteuses en lingerie sexy en 2012. Alors, que vaut le nouveau Madonna? Que les fans se rassurent: «MDNA», le 12e album studio – et accessoirement premier album post-Gaga de la Ciccone – n’est pas celui de la honte. Pourtant, on a eu chaud. Après le premier single, «Give Me All Your Luvin’», on craignait le pire pour la suite. Qui vient d’arriver. Un deuxième single, «Girl Gone Wild», produit par les frères Benassi, autant inspiré qu’une Schtroumpfette en pleine montée de MDMA. En guise d’ouverture d’album, la Madone nous avait habitués à mieux.

Mais ça s’arrange dès le deuxième morceau: l’ex-vierge des 80s s’émancipe des onomatopées façon Gaga avec le sombre et pulsant «Gang Bang» produit par son complice de toujours, Willam Orbit. La palme revient au divaesque «Turn Up The Radio»: parfait pour une arrivée royale sur le dancefloor, avec une fourrure imaginaire négligemment posée sur les épaules.

«MDNA» ne trahit pas l’ADN de Madonna. A savoir, faire danser le monde pour oublier le quotidien le temps d’une chanson ou d’une folle nuit. En guise de conclusion, reprenons les mots de Nicki Minaj sur le duo «I Don’t Give A»: il n’y a qu’une seule reine, et c’est Madonna.

OUI: Ménopause pop foudroyante
Fred Valet, Journaliste

Promis, Madonna, j’ai essayé. Je veux dire, de m’injecter sans a priori et en un seul shoot les consonnes majuscules et synthétiques de ton «MDNA». Mais j’ai lamentablement échoué. C’est un peu de ta faute, aussi. Tu décides de dépuceler ton disque en chuchotant de tièdes excuses pour nous avoir offensés? Je viens tout de même de te surprendre à forniquer maladroitement avec le plancher, bardée de chaînes et léchée par des gamins huilés jusqu’au slip, dans ton clip «Girl Gone Wild»!

A 53 piges, ton douzième album a un sale goût de gomme prémâchée par des producteurs malabars mais fainéants. Des morceaux qui tombent sur ta carrière comme un géranium sur la nuque d’un vieillard. Autrement dit, tu n’avais franchement pas besoin de ça pour mourir en paix. Toi qui t’es offerte à nous comme une vierge talentueuse il y a trente ans, te voilà aujourd’hui aux prises avec une ménopause pop foudroyante. Mais au lieu d’avoir le droit d’encaisser tes bouffées de chaleur comme toutes les mamans de ton âge, la cruauté du business te contraint à gigoter entre les pompons d’une collégienne et à enchaîner les «Gang Bang» mélodiques dignes des pires discothèques de province.

Un conseil d’ami: refais le plein de voyelles et redonne enfin ses lettres de noblesse à la reine que tu as été. Pardon, je n’ai pas parlé de ta musique?

Toi la première.

Pure Charts

Alors, ce nouveau Madonna… Que vaut-il finalement ? Tout le monde en parle ou presque. « MDNA » sonne le retour de La Madone, celle que l’on surnomme encore aujourd’hui la « Reine de la Pop ». Pas question pour elle de remettre son titre en jeu. Elle a concocté une dizaine de chansons dans l’air du temps, un peu avant-gardiste mais pas trop, quelque peu rétro mais assez électrique pour dynamiser le paysage musical.

Si la carrière de Madonna est longue, elle est aussi ponctuée de tubes témoignant de la variété des registres dans laquelle la chanteuse s’est illustrée durant ces trente dernières années. Il n’est jamais évident de traverser les décennies sans prendre une ride, ni même lasser le public. Il est nécessaire de savoir se renouveler en tant qu’artiste, quitte parfois à se trahir dans le fond pour espérer perdurer. Pas facile de contenter le public séduit par les titres « Like A Prayer » à la fin des années 80, ceux ayant été convaincus par la touche électro de William Orbit à la fin des années 90, celle de Mirwais au tournant du siècle, et même par l’apport urbain que Pharrell Williams et Justin Timberlake avaient apporté à l’univers de La Madone pour son précédent album « Hard Candy » en 2008.

Se renouveler. Oui, mais avec un ami de longue date. Madonna a fait appel aux talents du Britannique William Orbit pour lui confectionner des morceaux du même niveau que « Ray Of Light », « Substitute For Love » ou encore « Frozen » (1998). Pari tenu pour le tandem qui ravit une fois encore nos oreilles. Oui mais… Le producteur a fouillé dans le passé pour proposer l’un des titres les plus réussis de cet album, à savoir « I’m A sinner », qui pourrait être une chute de l’album « Ray Of Light ». Une chanson aussi très proche d’un autre morceau que William Orbit avait réalisé pour Madonna en 1999 : « Beautiful Stranger ». « I’m A Sinner » n’en demeure pas moins un mid-tempo plutôt accrocheur sur lequel la voix étirée de la chanteuse n’est pas sans rappeler le final du titre « Ray Of Light ». Idem pour le pont qui précède le dernier refrain. Faut-il y voir une illusion ou un manque cruel d’inspiration ? Certainement pas ! Car l’écoute des douze titres de l’album « MDNA » nous ferait mentir même si les références à ce que l’artiste a produit par le passé sont nombreuses. Ce n’est pas pour rien que cette douzième galette s’intitule « MDNA » : l’ADN de Madonna. Plus que son patrimoine génétique, c’est d’une certaine manière son histoire que Madonna a décidé de nous présenter, en musique et avec ses propres mots. Et comme toutes les histoires ont une fin, ici heureuse, elles ont un commencement, ici moins évident.

It’s so hypnotic » ! C’est ainsi que s’ouvre l’album sur le son de « Girl Gone Wild ». Un titre très produit qui annonce la couleur en nous plongeant dans une ambiance érotico-électro-eighties-euro dance. Beaucoup de bruit pour finalement s’excuser de nous offenser : « Oh mon Dieu, je suis désolée, si je vous ai offensé » nous dit Madonna avec une voix qu’on peine à reconnaitre. Une remarque valable pour la presque totalité des titres. Normal : les beats saturent. Benny Benassi a mixé la voix et les sons à outrance pour cette chanson qui aurait pu servir à n’importe quelle autre chanteuse pop, ce qui n’est pas le cas de « Gang Bang ». Ce morceau célèbre les retrouvailles entre La Madone et William Orbit. Première rupture d’un disque tout en nuance ! Plus élitiste mais surtout plus intéressant, ce titre a été construit sur une ligne de basse sur laquelle s’ajoutent coups de revolver et sirène de police. Une course après le temps où la voix tient un rôle prépondérant jusqu’à une vraie cassure. La dernière minute fait la part belle à la vulgarité assumée de Madonna sur des nuances de sons brutales. On reste dans le domaine de l’érotisme, ce qui manquait depuis bien longtemps à l’univers de la chanteuse, « très branchée sexe » durant ses jeunes années. Sauf que Madonna a aujourd’hui 53 ans ! Mais elle entend rester la « Reine de la pop », ce qualificatif qu’elle porte toujours aussi bien : « I’m Addicted » en est un nouveau témoignage.

Rarement l’artiste aura chanté sur des morceaux aussi produits. Une bombe pour les dancefloors signée Benny Benassi, ce DJ italien qui aura finalement été contacté pour réaliser les titres au tempo les plus rapides. Massif, « I’m Addicted » remplit très largement sa mission : rendre addict. Une vraie drogue, une surenchère de sons électro sur lesquels Madonna chantonne « MDNA, MDNA, MDNA… ». On notera au passage la référence au titre « Like A Prayer » dans le texte : « something happens to me when I hear your voice and I have no choice ». Comprendra qui voudra mais au-delà de se prendre une claque, « I’m Addicted » nous donne cette impression d’être sous l’emprise d’amphétamines (à très haute dose). Et alors que l’on croit enfin pouvoir respirer, Martin Solveig fait les présentations avec « Turn Up The Radio », le titre ayant le moins de saveur, passe partout mais permettant la transition.

Car ce douzième album, s’il est un patchwork de différents producteurs qui n’ont pas grand chose en commun, demeure homogène. On note même une progression dégressive où, au fil des titres, les arrangements sont moins lourds pour finalement se réduire à de l’acoustique sur la ballade « Masterpiece ». « Turn Up The Radio » sonne donc très Solveig, c’est à dire beaucoup plus léger que les trois précédents titres. Ambiance eighties pour une piste qu’on passera sans hésiter pour se dandiner sur « Give Me All Your Luvin' », plutôt distrayant. Arrivé à « Turn Up The Radio », une fois l’effet de toutes ces drogues estompé, commençait à naître ce sentiment d’ennui, vite oublié grâce à « Give Me All Your Luvin' ». Un nouveau souffle aussi apporté par les voix de Nicki Minaj et M.I.A que Madonna pourra donc remercier au passage.

Voix que l’on retrouvera sur la chanson « I Don’t Give A… ». La rappeuse a encore une fois posé son flow sur l’un des titres annonçant une nouvelle segmentation dans l’album. Madonna adopte un tout autre ton pour se livrer totalement, parlant à cœur ouvert : « J’ai essayé d’être une fille bien. J’ai essayé d’être une épouse. Je me suis rabaissée. », se justifiant en évoquant son divorce avec Guy Ritchie. Et c’est Nicki qui scande en fin de morceau qui est la « Reine de la Pop » : Madonna, évidemment ! Un titre qui se termine en apothéose sur des échos. Un très bonne idée pour faire la transition, particulièrement intéressante.

Entre temps, on a pu entendre « Somes Girls » et « Superstar ». Le premier pourrait bien encore être une chute de l’album « Ray Of Light » et n’est pas sans rappeler aussi cette manière de chanter qu’on entendait davantage dans les premiers morceaux de Madonna comme « Like A Virgin ». Ce n’est sans doute pas pour rien que la chanteuse y fait directement référence dans le texte : « like a virgin, sweet and clean ». Plus entêtant, mais avec une production métallique pas toujours agréable à entendre, « Superstar » semble lui aussi très proche de ce que l’artiste chantait à ses débuts. Du moins dans l’interprétation. Ça sonne très 80’s dans les arrangements et les beats s’estompent. A noter cette manière de mentionner d’anciennes stars ou célébrités comme ce fut le cas sur le titre « Vogue » au début des années 90. Sont cités au fil du morceau : Marlon Brando, Michael Jordan, Al Capone, Abraham Lincoln ou encore James Dean.

« I Don’t Give A… » annonce donc un nouveau tournant. Après des titres plus light et eighties, on enchaîne sur quatre morceaux signés Orbit dont « I’m A Sinner » : le cœur de « MDNA ». « Love Spent » est de notre côté le coup de cœur de cet album. Avis subjectif. Un single potentiel mais pas sûr que les auditeurs reconnaissent la voix de Madonna tant celle-ci a été transformée. Le point fort de « Love Spent » : sa construction progressive. Un banjo (du moins ce qu’il en reste) en ouverture pour terminer sur des percus et différents sons électroniques plus doux. C’est à partir du deuxième refrain qu’on se laisse embarquer et le final semble tellement déconnecté du reste. On en serait presque déconcerté lorsque la guitare de « Masterpiece » résonne. Plus rien ! Ne reste presque que la voix (et quelques cordes en fond pour égayer le tout). C’est la première ballade de l’album qu’il est donné d’entendre. Un morceau qui fait figure d’ovni. Et « MDNA » se termine mieux qu’il a commencé avec « Falling Free ». Emerge alors la sensation de légèreté. Apaisant, ce morceau se referme avec les mots « Free to go » (« libre de partir/de s’envoler »), contrastant avec « It’s so hypnotic » de « Girl Gone Wild ».

L’accent n’aura donc pas été mis sur les mélodies, ce qui n’est plus le cas depuis déjà plusieurs années chez Madonna. Un choix qui se fait au profit de basses lourdes qui disparaissent progressivement pour laisser place à la voix de la chanteuse qu’on savoure sur « Falling Free ». Il aura donc fallu attendre les deux seules ballades pour entendre ce grain de voix si particulier et si séduisant, soit l’essence de Madonna (l’ADN). A l’inverse, les textes gagnent en profondeur et en intensité au fur et à mesure que l’on avance dans ce disque, référencé et nostalgique. Martin Solveig et Benny Benassi permettent aussi à la chanteuse de rester dans l’air du temps, là où William Orbit propose des titres pop particulièrement bien construits et presque novateurs. Madonna démontre qu’avec ou sans beats électro, elle reste toujours Madonna.

Notre avis : 4 sur 5
Madonna présente un album en harmonie avec le reste de sa discographie, dans la continuité de ce qu’elle a toujours fait mais plus novateur que le précédent « Hard Candy », au moins dans la construction des titres. « MDNA » est un bon album pop qui divisera par sa diversité, dance et acoustique à la fois, à écouter dans sa globalité pour véritablement être appréhendé.

Télé Loisirs

A 53 ans, Madonna sortira son douzième disque lundi, baptisé MDNA. Nous avons eu la chance de l’écouter en avant-première, voici notre verdict !

A 53 ans, Madonna est-elle toujours la reine de la pop ou a-t-elle été détrônée par les Katy Perry et autres Lady Gaga ? Avec l’artiste aux 200 millions de disques vendus, la réponse est toujours venue de sa musique et c’est dire si l’on attendait l’arrivée de son 12e album inédit, MDNA.

Pour se renouveler, après Mirwais, Madonna est allée chercher un autre Frenchy, le DJ star Martin Solveig, qui signe une partie des douze titres. Si I don’t give a…, en duo avec la star hip-hop Nicki Minaj, est sidérant, avec sa diction saccadée façon We will rock you de Queen et son texte règlement de compte envers son ex-mari, Guy Ritchie (« J’ai essayé d’être une bonne épouse/Je me suis rabaissée »), on a surtout aimé Turn Up the radio. Une chanson chaude, aérienne, où la voix de la star est bien mise en valeur. Un titre apaisant, aussi, après trois premières chansons qui jouent à fond les basses et les accélérations façon Grand 8 de foire : Girl Gone Wild, calibrée pour les clubs, le madonnesque Gang Bang, haletant et sexy, et l’excellent I’m addicted, tube en puissance qui a certains accents du bon vieux Material Girl.

Après d’autres titres énergiques, qui hésitent entre animalité transgressive et variétoche très commerciale, MDNA glisse vers la ballade romantique Masterpiece, extrait de la bande originale du film W.E. récompensé d’un Golden Globe, et Falling Free, où l’on entend même un piano bastringue.

Ce MDNA est un peu à l’image de cette succession de gros son énergique pour clubbers fous, de caresse californienne pour gentils surfers et de bluette sucré pour jeunes filles rêveuses : un mélange du meilleur et du pire, d’audace et de soupe, de charme vénéneux et d’amère déception. A moins que l’artiste, par ce mélange improbable, ait juste voulu surprendre, dans la forme comme dans le fond. Et alors, c’est une vraie réussite !

Liz Mag

Après s’être perdue dans les sonorités R’n’B du lamentable « Hard Candy » en 2008, Madonna est de retour avec un nouvel album qui remet les pendules à l’heure.
Nouvel album mais aussi nouvelle maison de disques puisque « MDNA » est le premier album de l’artiste à être publié via le label Interscop Records, filiale d’Universal Music avec qui elle a signé un contrat pour trois albums lui assurant un million de dollars par disque.
Pour ce douzième opus, la reine de la pop s’est principalement entourée du producteur français Martin Solveig, du DJ italien Benny Benassi ainsi que du producteur et musicien anglais William Orbit, auteur de son album « Ray Of Light » en 1998. Les péchés, la provocation, l’Enfer, le meurtre, le sexe, la religion, l’argent, la sauvagerie, l’amour, l’addiction, la notoriété… Bref! « MDNA » se veut un concentré de tout ce que la chanteuse sait faire et pour cause, le titre-même de l’album signifierait « ADN de Madone », « DNA », étant l’acronyme anglais de « ADN ». Pour ce qui est de la génétique, Madonna a justement convié sa fille Lourdes Maria dite ‘Lola’ à pousser la chansonnette sur « Superstar », une rafraîchissante déclaration d’amour up-tempo rejoignant « Girl Gone Wild », « Gang Bang », « I’m Addicted », « Turn Up The Radio », « Some Girls » et « Love Spent » au rang de merveilles electro-dance fracassantes.

L’équilibre est maintenu par des ballades majestueuses que la chanteuse ne rate jamais. Parmi elles, le symphonique « Falling Free », le chef-d’oeuvre « Masterpiece » qui n’a pas volé son prix de la meilleure bande-originale à la dernière cérémonie des Golden Globe Awards et « I Fucked Up », sorte de version revisitée de « Substitute For Love » dont le « Je suis désolé » du texte suggère le clin d’oeil au tube « Sorry ». Bien sûr, Madonna aime plaisanter et cet album manquerait d’humour s’il ne contenait pas quelques blagues comme la participation de Nicki Minaj et de M.I.A., venues jouer les pom pom girls sur le premier single « Give Me All Your Luvin’ » et parasiter les titres « I Don’t Give A » ou encore « B-Day Song » (disponible sur l’édition ‘deluxe’ de l’album).

À l’heure où Lady GaGa commence sérieusement à lasser son auditoire avec des actions excentriques qui n’amusent plus grand monde, la Madone de 54 ans livre à ses fans un disque éclectique aux ingrédients bien triés, tant au niveau musical que visuel avec une esthétique digne des meilleures années de sa carrière. Malgré un premier single qui laissait perplexe, « MDNA » se révèle être un album de haute qualité dont la missive d’avertissement pour toute tentative de concurrence tient en un seul message: « Maman est de retour, rentrez chez vous ! ».

Evene

La Madonne s’accroche au succès avec un nouvel album (dans les bacs le 26 mars) taillé pour les clubs et les radios. Si les contributions de Martin Solveig et de William Orbit évitent à « MDNA » l’accident industriel, ce disque que nous avons écouté en avant-première, risque de diviser les fans. Explications.

Inutile de mentir. On partait écouter ce nouvel album de Madonna avec tout plein de préjugés… Qu’il n’y ait pourtant pas de quiproquo, on aime Madonna. On pourrait même longuement disserter sur le thème de « American Life, une grande œuvre mésestimée ». Hélas, depuis ce disque de 2004, celle qui se disait toujours en avance sur son époque (au point de collaborer avec Björk pour Bedtime Stories avant même le deuxième album de la fée islandaise) est devenue une caricature control-freak/control-fric. Pour paraphraser un article de Rock & Folk, oui, Madonna est à la bourre. Pis avec MDNA, elle semble parfois carrément regarder dans le rétro. À preuve, son nouveau clip « Girl Gone Wild » qui singe « Erotica » sorti en…1992 !

Daube addict

On avait donc des raisons d’avoir peur. Et à la première écoute qui avait lieu dans un studio de Palais des Congrès (avec tout le gratin d’Universal), cet album est effectivement problématique. La chanteuse, qui a dépassé la cinquantaine (mais semble la dernière à être au courant), a toujours eu le postérieur musclé entre deux chaises : une pop totalement mainstream et une vraie recherche musicale. C’est exactement ce qu’on se dit devant cet
album baptisé, donc, MDNA. Soit son nom en langage SMS. Les détracteurs y ont aussi vu un jeu de mot avec le MDMA, cet ecstasy du riche. Ce que confirmerait de surcroît l’une des pistes : « I’m Addicted ». Madonna semble ainsi nous dire que son album est stupéfiant, qu’il rend accro. En France, on utilise un autre nom pour la drogue. On appelle ça la daube ! Le terme convient assez bien au premier single « Give Me All Your Love ». Pour vous donner une idée, ce serait un tube du groupe des années 80, The Go-Go’s, revu à la sauce Avril Lavigne. On passera également sur les titres produits par l’italien Benassi, à l’origine d’une des plus grosses scies de ce début de millénaire, « Satisfaction ». Avec lui, Madonna semble vouloir battre David Guetta sur son propre terrain, c’est-à-dire grosses basses et bpm supérieurs aux battements de cœur d’un hamster accro à l’ecstasy (ou au MDMA dans le cas présent). Il n’y a qu’à entendre le deuxième single « Girl Gone Wild » taillé pour les clubs. Car Madonna a voulu faire de ce disque un hymne à la danse et à la vie nocturne. Un de trop ?

Mise en « Orbit »

Mais MDNA ne serait pas Madonna si elle n’avait pas ce talent de savoir s’entourer des meilleurs producteurs du moment et créer des titres qui resteront des journées entières dans la tête (des « earworms » dans la langue de Britney). Pour cet album-ci, après Mirwais qui signait Music et American Life, elle s’est adjoint à nouveau les services d’un DJ frenchie, Martin Solveig. À lui les titres plus bondissants et légers, où Madonna donne l’impression d’avoir l’âge de sa fille Lourdes et de passer ses journées sur sa bicyclette à écumer les surboums (« Superstar », « Turn Up The Radio »). Mais il produit également « I Don’t Give A… » (quelle fin dantesque !), l’un des 4 ou 5 morceaux qui nous font dire que la Reine de la pop a encore des ressources. Les autres, elle les doit à William Orbit qui fait son grand retour à ses côtés. Orbit, le producteur derrière son septième album, Ray of Light, sans aucun doute son meilleur, sinon le plus abouti. Et c’est grâce à lui que MDNA n’est pas totalement raté. S’il n’évite pas le syndrome David Guetta, il a rappelé à Madonna qu’il existe de vrais instruments avec des cordes, à commencer par la guitare dont elle jouait pourtant elle-même sur « American Life ».

Reine sans couronne

On se raccroche donc à « Gang Bang » et son ambiance sombre, à « I’m A Sinner », au banjo de « Love Spent » ou le très joli « Falling Free » qui clôt l’album de la même manière que la pépite « Mer Girl » concluait Ray of Light : en beauté. Faut-il donc pleurer sur son ancien statut de grande prêtresse avant-gardiste, pythie pop qui conjuguait le mainstream et l’exigence sur un album entier ou simplement regretter un manque d’incarnation et de couleurs de ce disque ? Contrairement à Hard Candy, son précédent disque, fausse bonne idée produite par Justin Timberlake et Timbaland, MDNA remet la Madonne au centre du royaume des stars de la pop mais n’apporte en revanche pas de réponse au débat essentiel qui fait rage sur les commentaires de Youtube à savoir, qui de Lady Gaga et Madonna mérite le trône et la couronne ? Et si c’était Beyoncé ?

France Info

MDNA, le 12e album de la chanteuse, est disponible en streaming sur internet jusqu’à dimanche, avant sa sortie officielle lundi 26 mars. Passage en revue de ces nouveaux titres.

Une nouvelle fois, Madonna creuse le sillon dance débuté avec Confession on a Dance-floor (2005): bien décidée à conserver son trône malgré les assauts répétés de Lady Gaga et Rihanna, la Queen of Pop a fait appel aux meilleurs artisans de tubes: Beni Benassi et sa dance formatée FM, le français Martin Solveig, passé maître dans l’art des refrains additifs (Hello), et surtout le retour de William Orbit, à qui l’on devait le virage électro audacieux (et réussi) de la Madone sur Ray of Light (1998).

On sent aussi dans ce nouvel album, disponible en ce moment sur internet, quelques allusions à la période post-divorce de la star, qui joue les bad girl revanchardes (Gang bang), les ados attardées (Superstar, Gimme all your luvin’), les diva insoumises et pécheresses assumées (I don’t give a, Girl gone wild, I’m a sinner). Le problème ? Une tracklist en forme de montagnes russes, où Madonna alterne le bon et… le « pas terrible du tout ».

1 – Girl gone wild ( produit par Beni Benassi)
Madonna assume son retour en club, joue les femmes-cougars, avec une pochette de single en sous-vêtements et boa, et un feulement sur le premier couplet parlé… Les paroles évoquent une libération « erotic », et pour la petite histoire, le titre est très proche de celui d’une série de DVD érotiques (Girls gone wild), dont le créateur américain affirme qu’il a directement inspiré la Madone (qui n’a pas confirmé). Coté son, la chanteuse fait dans l’Eurodance binaire parfaite pour la salles de sport (sans doute responsables de ses abdos parfaits affichés sur la pochette déjà évoquée).

2 – Gang Bang (Crédits: William Orbit, et Mika, entre autres)
Voix sombre et froide, la chanteuse affirme qu’elle met une balle dans la tête de son amant (« Bang bang shot my lover in the head »). Bruit de sirènes, coups de feu, avant une fuite en voiture, dont entend les pneus crisser (« Drive bitch! ») : Madonna tente son morceau « Street credibility » façon scénario de Kill Bill. Le morceau surprenant de ce nouveau disque, par sa mise en scène et son parlé-chanté.

3 – I’m addicted (produit par Beni Benassi)
Madonna vous affirme qu’elle est accro à votre amour, sur fond de boucle électronique sans originalité. Basique, mais sans grande puissance.

4 – Turn up the radio (produit par Martin Solveig)
Bon refrain accrocheur, mélodie simple, paroles faites pour les mémoires défaillantes, le gimmick évoque là des choses déjà entendues mais efficaces. Petite sucrerie pop entrainante, c’est léger mais ça marche.

5 – Gimme All your luv’in (produit par Martin Solveig)
On reste dans le futile « efficace » pour ce titre qui fut le premier single de ce disque, et l’occasion parfaite, pour sa présentation live, de jouer les Pom Pom Girls à la mi-temps du Superbowl en février dernier, accompagnée par Nicki Minaj et M.I.A.: format idéal pour les passages en FM, et refrain taillé pour être chanté à tue-tête en sautillant, même à 54 ans, comme Madonna nous le prouve..

6 – Some Girls (produit par William Orbit)
Abus de vocoder façon Ray of Light, mélodie en boucle sur laquelle Madonna nous affirme qu’elle n’a pas envie d’être « comme les autres filles ». Dommage: sa différence ne se fera pas sur ce titre.

7 – Superstar
Le refrain, ultra formaté (« Oulala you’re my superstar »), n’est sans doute pas le point fort de ce titre un peu faible, et tend à rappeler les hymnes un peu niaiseux plutôt destiné à un public ado. D’ailleurs Madonna y joue de sa voix ingénue, sans qu’on y croie beaucoup.

8 – I don’t give (produit par Martin Solveig)
Madonna rappe haut et fort qu’elle n’en à rien à fiche de rien, et qu’elle envoie balader manager, téléphone et business, puisqu’elle fait ce qu’elle veut, elle est la meilleure, et puis elle s’est assez enquiquiné comme ça, à vouloir jouer les épouses parfaites (« J’ai essayé d’être une gentille fille, j’ai essayé d’être ta femme, mais maintenant j’en ai rien à f.. »). Madonna reste la meilleure…en aérobic, oui, mais pas forcément en rap : heureusement Nicki Minaj vient l’aider en featuring, et en profite même pour la flatter, la maline (« Il n’y a qu’une reine, c’est Madonna »).

9 – I’m a sinner (produit par William Orbit)
Retour du gimmick « Ray of Light » en accroche et tout le long du titre: voix claire sur base électronique, à laquelle vient s’ajouter des couches de cuivre et une rythmique entrainante… et même le petit pont des notes de guitares sèches du tube de 1998, avec un clin d’oeil funky au Love to love You de Donna Summer sur la fin. Effet « madeleine de Proust » garanti, mais aussi le titre le plus intéressant de ce disque, malgré un recyclage évident d’Orbit.

10 – Love Spent
Le retour du banjo en accroche, qui se perd dans la techno et les nappes de voix filtrées au vocoder: un mélange audacieux, mais pas toujours très heureux, sur une mélodie qui s’oublie, aussitôt écoutée. Bof bof.

11 – Masterpiece
Ambiance r’n’b latino pour ce titre qui est aussi la bande-originale de W.E, le premier film de Madonna réalisatrice, sur le couple Edouard VIII- Wallis Simpson. Guitare latino mélancolique qui évoque un souvenir lointain de La Isla Bonita, mais perdu dans un océan de guimauve étouffant.

12 – Falling free (produit par William Orbit)
Retour du gimmick « Madeleine de Proust » avec nappes de synthétiseurs froids déjà entendus (Drowned world?), à tendance tristounette. Madonna termine sa nuit sur le dance-floor par un petit matin blême et désabusé : libre mais seule. Pas si facile, comme disait le poète, d’être une femme libérée.

Metro France

MDNA va-t-il permettre à la chanteuse de conserver son titre de Queen of pop ? Metro a ausculté ce douzième opus titre par titre, en avant-première.

Alors le nouveau Madonna ? C’est sur la sono d’un grand studio parisien, porte Maillot, que Metro a découvert MDNA, le 12e opus de la star, attendu lundi dans les bacs. Un disque produit à part à égales par le DJ italien Benny Benassi, le frenchie Martin Solveig et le fidèle William Orbit, déjà à l’oeuvre sur le magnifique Ray of Light de 1998.

Notre avant-première dans un fauteuil débute par un morceau calibré pour les radios, « Girl gone wild », de la pop sans aspérité ni surprise. Superbe exploration électro, « Gang Bang » se veut plus révolutionnaire dans le tempo. Niveau textes, la Madone règle ses comptes à grands coups de « bitch » sur des effets très cinématographiques. I’m addicted est moins enivrant que son titre. Mais on notera l’habile allusion entre le MDNA (pour Madonna) scandé en final, et le MDMA, la drogue de synthèse. « Turn up the radio » est plus gentillet, avec ses « tututut » au synthé indignes de l’interprète de « Vogue ». Suit le single joué au Superbowl, « Give me all your lovin' », où M.I.A et Nicki Minaj rappent en chœur. L’insipide « Some Girls » n’est pas loin de plomber l’ambiance et « Superstar », évoquant Bruce Lee, John Travolta et James Dean, sonne aussi clicheton que son titre le laisse supposer.

Le meilleur pour la fin

Second sommet du disque, le tétanisant « I don’t give a… », au final bâti comme un chœur d’opéra. Cordes et voix, rage et fureur envers les hommes… Guy Richie, c’est toi là-bas dans le noir ? « I’m a sinner » retombe dans le remplissage. Notez le final inspiré peu discrètement des « whoo-whoo » du « Sympathy for the devil » des Stones. « Love spent » relève le niveau avec une intro au banjo et une émotion portée par des mid-tempo électro. « Masterpiece », jolie ballade à l’eau tiède se voit un poil sabotée par un beat envahissant. Les paroles comparant l’être aimé à « Une Mona Lisa qui serait exposée au Louvre, et que tout le monde viendrait voir » en font le négatif exact d’ « I don’t give a… »

Dommage que le superbe « Falling Free » soit relégué à la fin, quand les journalistes baillent en dessinant dans les marges de leur bloc-notes. Ton inhabituel et hypnotisant, cordes majestueuses, Madonna qui chante quasi a capella: La classe. A l’arrivée, pas mal de remplissage, trois bons titres et trois pépites: de quoi faire tenir le tabouret de la reine of pop. Pour un trône il en faudrait quatre…

Moustique

Universal Music a organisé dans ses bureaux de Zaventem une écoute en avant-première de « MDNA », le nouvel album de Madonna qui est commercialisé ce vendredi 23 mars. Nous vous dévoilons, à chaud, nos premières impressions, après une écoute religieuse des douze chansons.

« J’ai besoin d’avancer. J’ai besoin de transpirer. J’ai besoin de faire de la musique sur laquelle je peux danser. » Voilà ce que Madonna déclarait voici quelques semaines. Nous pouvons déjà vous annoncer qu’elle a tenu au moins deux de ses promesses. « MDNA » est un disque qui fera suer sur le dancefloor mais qui ne propose rien de ce qu’on connaissait déjà de la material girl.

Pour ce douzième album studio, Madonna a fait appel à trois producteurs: le bidouilleur anglais William Orbit avec qui elle a déjà signé en 1998 l’un de ses chefs-d’œuvres « Ray Of Light », le vulgaire faiseur de beats putassiers Benny Benassi et l’un des princes de la french touch 2.1 en la personne de Martin Solveig.

Orbit se taille la plus grosse part du gâteau avec six morceaux. Solveig est derrière trois plages (mais aussi sur des chansons bonus pour l’édition limitée) et, heureusement pour nos oreilles, le bourrin Benassi se contente de deux tracks. 6 + 3 + 3 = 11. Oui, Madonna produit elle même un titre. Alors, voilà en gros, ce que ça donne.

Girls Gone Wild. Le second single tiré de l’album que vous connaissez déjà. Des gros beats pour un appel à l’hédonisme. Comme le chantait déjà Cindy Lauper dans les années 80, Girls just wanna have fun. Et malgré ses 53 ans, Madonna n’est pas la dernière pour aller s’amuser. Point de vue ambiance, c’est plus la Beach Party à Beauf City que l’électro inventive distillée au Fuse. Benny est passé par là.

Gang Bang. A peine le deuxième morceau de l’album et déjà le parfum de scandale qui va faire pâlir de jalousie la Gaga. Huit compositeurs (dont Mika) sont crédités sur cette chanson sulfureuse. « Die bitch » chante Madonna avant de passer aux choses plus sérieuses avec un « Die Bitch » (« Meurs salope ») que la censure ne risque pas d’épargner. C’est bien pour le buzz, ça.

I’m addicted. Encore un titre pour le dancefloor avec pleins d’effets sur la voix, de filtres et de jeu sur les curseurs. Justice adorerait remixer cette invitation in da club.

Turn Up In The Radio. Produit par Martin Solveig dont on reconnaît la touche, cette chanson est pop dans le ton et… plus radiophonique. Le refrain rentre vite dans la tête et tout étant moderne, elle évoque dans ses atmosphères et le texte le Video Killed The Radio Stars de nos amis Buggles. Nous, on aime beaucoup.

Give Me All You Luvin. Le premier single que vous connaissez tous. Imparable, y compris les interventions de Nicki Minaj et M.I.A.

Some Girls. Non pas un hommage à l’album des Rolling Stones, mais une chanson autobiographique. Le travail de William Orbit évoque un peu son tube Express Yourself. Madonna affirme sa différence. Elle ne veut pas être comme les autres filles. Mais ça aussi, on le savait déjà. Une des très bonnes chansons du disque.

Superstar. Madonna cite en vrac Travolta, Marlon Brando, Abraham Lincoln mais aussi Jules César et Michael (Jordan pas Jackson). En invitée surprise, sa fille Lourdes assure les choeurs. Une chanson très pop produite par Madonna herself.

I don’t give a fuck. Et revoilà Nicki Minaj qui attaque le refrain en mode rap. Drôle de titre. Un peu hip-hop, un peu électro et avec un final qui sonne comme un soundtrack de péplum. Du beau travail de Martin Solveig.

I’m sinner. Un disque de Madonna sans référence biblique n’est pas un disque de Madonna. Non seulement, elle se la joue Marie-Madeleine, mais elle dit qu’elle aime ça. Orbit repompe des idées déjà utilisées sur « Ray Of Light ».

Love spent. Ça pue un peu. On n’est pas très loin de la daube de Kim Carnes, Bette Davis Eyes. Vous vous souvenez? Au secours…

Masterpiece. « MDNA » se termine par deux ballades. Celle-ci est déjà connue. Elle figurait au générique de fin de WE, le film de Madonna. Pas une œuvre d’art mais ça fait du bien d’entendre une guitare acoustique dans un monde de beats (et on écrit bien « beats », hein!).

Falling Free. Une chanson écrite à quatre mains par Madonne et son beau-frère Joe Henry. « Nous sommes libres de partir », chante Madonna. Pour où? That’s the question.

7sur7

Un nouveau titre issu de l’album MDNA de Madonna vient de sortir. Le disque complet est prévu pour vendredi. Nous l’avons déjà écouté. Nous vous donnons nos impressions.

Le nouvel album de Madonna, MDNA, sera-t-il aussi addictif que la drogue à laquelle il ferait référence? Après l’avoir écouté en avant-première, dans les bureaux d’Universal, nous avons de bonnes raisons de croire que oui. Les voici.

Parce qu’il y a des bonnes chansons, évidemment. La meilleure: Gang Bang
Un titre au beat puissant, destiné aux clubs mais aux paroles trop vulgaires pour s’offrir une place sur la version « clean » de l’album. « If you’re gonna act like a bitch, then you’re gonna die like a bitch », assène Madonna en fin de chanson. (Comprenez: « Si tu agis comme une s***, tu mourras comme une s*** ») Avec Gang Bang, dont les paroles ont été écrites en partie par Mika, Madonna rappelle à Britney Spears qui est la reine du dancefloor. Britney avait en effet tenté les chansons dark et club avec l’album Blackout. Madonna fait pareil en mille fois mieux.

Parce que Madonna sait s’entourer de faiseurs de tubes
Avec Turn up the radio, difficile de ne pas reconnaître la touche du Frenchy Martin Solveig. C’est pop, frais, la voix de Madonna est moins travaillée, moins robotique. Une chanson qui aurait tout à fait sa place cet été sur les ondes.

Sur I’m a sinner, on entend clairement la patte de William Orbit, à qui l’on doit également Ray of light. Cette chanson est aussi celle qui parle de religion. Un album sans référence biblique n’est pas un album de Madonna, c’est un classique donc.

Parce que MDNA est personnel: Madonna a divorcé et elle en parle. Beaucoup
Dans Some Girls, elle rappelle à Guy Ritchie, au cas où il en douterait, que même si certaines filles ont une attitude, des faux seins et une humeur coquine, « elles ne sont pas comme moi ».

I don’t give a fuck, étrange titre aux accents rap, commence par « Wake up ex-wife, this is your life » (« Debout ex-femme, c’est ta vie »). Le débit de voix saccadé de Madonna fait la transition vers le rap pur et dur de Nicky Minaj. Madonna y chante le rythme infernal de la vie de mère célibataire et carriériste, qui n’a pas de temps pour une manucure et qui sait comment être multi-tâches. Elle regrette aussi: « I tried to be a good girl, I tried to be your wife, I tried to become all you expect of me. » (« J’ai essayé d’être une bonne fille, j’ai essayé d’être ta femme, j’ai essayé de devenir tout ce que tu attendais de moi »)

Dans Love Spent, où la guitare se mélange au violon dans l’intro, sur des beats très années 80, elle s’interroge: « Would you have married me if I were poor? » (« Aurais-tu voulu m’épouser si j’avais été pauvre? ») Bref, vous l’aurez compris, Madonna en a pris un coup. Elle ne s’avoue cependant pas vaincue. « There is only one queen and that’s Madonna, Bitch! », affirme Minaj dans I don’t give a Fuck.

Toujours au rayon personnel, signalons la présence de Lourdes, la fille de la Madone, dans les choeurs de la chanson Superstar.

Elle fait peu de ballades mais elle y met du coeur quand elle s’y colle. Ainsi, Masterpiece, bande-originale de son film W.E. (on n’est jamais mieux servi que par soi-même) est un très joli moment en fin d’album.

Falling Free clôture avec une voix mise à l’avant-plan sur un beau déroulé de cordes et nous rappelle que Madonna n’est pas qu’une machine à danser mais qu’elle est faite de chair et de sang. Elle termine avec un dernier message à son ex: « Then we’re both free, we’re free to go » (Enfin nous sommes tous les deux libres, libres de partir »)

Notre verdict? MDNA est dansant, puissant mais pas novateur pour autant. Madonna fait ce qu’elle sait faire de mieux: faire lever les foules et affirmer sa différence. Cela sera-t-il suffisant pour remplir le Stade Roi Baudouin en juillet prochain? Alors que les billets pour le concert de Radiohead à Anvers se sont vendus en quelques minutes, Madonna n’a pas encore écoulé toutes ses places. Le prix trop élevé et le disque pas encore sorti au moment de l’annonce du concert ont évidemment un rôle à jouer. MDNA sort vendredi (gagnez-le ici). On parie sur un regain d’intérêt sur le concert?

L’avenir

« MDNA » le nouvel album de Madonna sort demain. Et la reine de la pop va plus que jamais vous faire danser.

Si Madonna a traversé les modes et le temps, c’est parce qu’elle a toujours su s’entourer des bonnes personnes au bon moment. Elle a cette fois fait appel au DJ français Martin Solveig, ainsi qu’à M.I.A. et Nicky Minaj qui amènent toutes les deux une touche plus rap. Et à la production une équipe étiquetée techno. On y retrouve notamment des faiseurs de tubes comme William Orbit (déjà présent sur Ray of Light) et l’Italien Benny Benassi avec lequel elle avait déjà travaillé aussi. On a écouté et on a aimé MDNA. Premières impressions.

Girls Gone Wild
Le deuxième single de l’album. « Girls they just wanna have some fun » : « les filles veulent juste s’amuser ». Pas un message d’une grande profondeur ni d’une grande nouveauté, mais le titre lance la tendance générale de l’album : un disque festif fait pour s’amuser.

Gang Bang
Un beat lourd, comme un cœur qui bat et des paroles parfois murmurées. Sexy et violent. La meilleure chanson de l’album.

I’m Addicted
Une pure chanson de piste de danse avec ses couches de synthés.

Turn up the radio
Une chanson toujours dansante, lumineuse où on sent la patte de Martin Solveig dès les premières notes.

Gimme All Your Luvin
Le très sautillant premier single de l’album qu’on a déjà beaucoup entendu. Un trio avec M.I.A. et Nicky Minaj. Le titre le plus pop de l’album avec des synthés très années 80.

Some Girls
La voix de Madonna est très travaillée en échos, on entend des sirènes sur un beat au tempo plus lent. Elle y rappelle que les autres filles « ne sont pas comme moi ».

Superstar
Un rythme à faire taper dans les mains et un refrain qui colle à la tête avec ses « ohlala ». Mais c’est assez vite ennuyeux.

I Dont’Give You A
Le titre au texte qui a le plus de sens. Alors que les autres se limitent en gros à inviter à danser, celui-ci envoie tout (et tout le monde) balader et en particulier son ex-mari Guy Richie. Avec comme refrain :« Je m’en sortirai, je n’ai rien à faire de ce que disent les gens ». Et Nicky Minaj conclut la chanson avec un imparable : « Il n’y a qu’une seule reine et c’est Madonna ».

I’m a Sinner
Un texte sous forme de gentil clin d’œil ironique aux Saints, au bien et au mal. La chanson la plus faible de l’album avec Superstar.

Love Spent
Une obsédante boucle de violon, des notes de guitare sèche en plein milieu du morceau qui annonce une fin d’album plus calme.

Masterpiece
L’album MDNA a commencé en force et se termine en douceur. La basse est encore bien là, pour marquer la transition, et c’est une guitare latina qui tient la vedette.

Falling Free
termine l’album entre piano et violon. Madonna se lâche (enfin) dans la voix pour un joli moment d’émotion. On croit que ça va décoller, s’arrêter et repartir avec un beat, mais ça n’arrive pas et c’est très bien comme ça.¦

« MDNA » sortie demain. Universal. En concert le 12 juillet au stade Roi Baudoin.

Le Parisien

Tout est dans le titre : « MDNA ». Les uns y ont vu une provocation de plus, une allusion à la drogue synthétique MDMA. Les autres un retour aux fondamentaux. C’est sans doute par ici que se situe la signification de ce nouvel album de Madonna qui sort lundi mais qui peut être écouté sur Internet depuis hier matin. « MDNA » comme la contraction de Madonna ou Mon ADN en anglais.
En d’autres termes, la Madone est de retour et veut prouver qu’elle reste la patronne. Décryptage d’un pari risqué.

Essoufflée, la star? A 53 ans, la star a clairement perdu la main depuis son dernier album « Hard Candy » en 2008, un disque qu’elle avait réalisé en grande partie avec Timbaland, producteur très en vue à ce moment-là, et The Neptuns. Trop sans doute. Pour la première fois de sa carrière, la chanteuse paraissait à la traîne, au côté d’un collaborateur déjà utilisé par bon nombre d’artistes avant elle. Madonna, la prêtresse de la mode, la dénicheuse de talents, arrivait alors après la bataille. Un comble. La tournée qui a suivi la montrait là aussi en perte de vitesse, avec des méga-shows dans des stades où les quelques idées novatrices se dispersaient en plein air.

Ringarde la Madone? Pendant son absence, une nouvelle génération a pris le relais, Katy Perry, Shakira, Rihanna et bien sûr Lady Gaga en tête. Toutes ont un peu, beaucoup, effrontément piqué à Madonna, que ce soit dans la production musicale, les clips sulfureux, les concerts spectaculaires ou les déclarations fracassantes. Elles ont su réinventer, sans elle, le concept de la star qui parvient à réconcilier les fashion victims et la ménagère de moins de 50 ans, portée par de nouveaux moyens de communication comme les réseaux sociaux, qui commençaient à peine à l’époque du dernier album de Madonna. A titre de comparaison, aujourd’hui elle compte « seulement » 8,3 millions de fans sur Facebook tandis que sa rivale Lady Gaga en rassemble plus de 49 millions. Pas de compte Twitter pour la première, tandis que la seconde y fédère 21 millions de fidèles.

Alors ce nouvel album? Cherchant une nouvelle fraîcheur, la chanteuse est allée entre autres trouver un petit Frenchie. Elle l’avait fait il y a dix ans avec l’ex-Taxi Girl Mirwais pour deux de ses meilleurs disques, « Music » et « American Life ». Cette fois, c’est le DJ parisien Martin Solveig qui lui apporte du sang neuf à travers six titres. Il lui offre même deux des meilleures chansons de « MDNA » : le très ensoleillé « Turn up the Radio » et l’impressionnant « I Don’t Give a… ». On y entend une Madonna qui rappe « Je me fous de ce que les gens disent » et s’adresse à son ex-mari, Guy Ritchie : « J’ai essayé d’être une femme bien/J’ai essayé d’être une bonne épouse/J’ai essayé d’être tout ce que tu voulais ». La nouvelle star du hip-hop Nicki Minaj, présente sur ce duo, la rassure et lui répond : « Il n’y a qu’une seule reine, c’est Madonna. » Pas sûr néanmoins, à l’écoute de ce disque, qui alterne le bon et le moins bon : d’un côté des réussites comme le venimeux « Gang Bang », le réjouissant « Superstar », l’ébouriffant « I’m Addicted », de l’autre des déceptions telles que « Girl Gone Wild », affreuse soupe dance, « Some Girls » ou « I’m a Sinner », fades redites de ses albums précédents, ou encore « Masterpiece », ballade insipide.

Un retour gagnant? A voir. Début février, Madonna a frappé fort le temps d’une prestation pharaonique à la mi-temps du Superbowl. Mais cela ne fait pas tout. Son single « Give Me All Your Luvin » propulsé en tête des ventes dès sa sortie est vite retombé. Il s’est vendu à peine à 42 000 exemplaires chez nous et pointait 22e du top cette semaine. Son concert au Stade de France, prévu le 14 juillet, n’affiche pas encore complet alors que d’autres comme Muse ou Black Eyed Peas ont rempli l’enceinte de Saint-Denis en quelques minutes. Tout se jouera donc sur ce disque. « MDNA », comme Madonna Devra Nous Attirer.

Popheart

A chaque nouvel album, Madonna remet son titre en jeu : celui de reine de la pop. Avec Lady Gaga à ses trousses, et un public de plus en plus exigeant à mesure que sa carrière s’allonge, il devient compliqué de rester dans la course, d’innover, de séduire, pour la cougar en chef qui refuse obstinément les effets du vieillissement.

Le désavantage d’avoir une carrière s’étalant sur deux siècles très différents musicalement, c’est qu’il faut réussir à plaire à la fois aux « anciens », les fans des débuts, ceux qui ont aimé True Blue et Like A Prayer, et aux plus jeunes, qui ont grandi au son de Music et Confessions On The Dancefloor. C’est pas facile finalement d’être Madonna. Business woman avisée, reine de la com’, elle a mené sa promo de main de maître avec humour et décontraction, arbitre de la basse-cour pop distribuant les points et balançant les vacheries (principalement adressées à l’interprète de Born This Way), faisant ainsi le bonheur de tous les blogueurs gays de la planète. Mais Madonna est-elle encore pertinente musicalement ?

MDNA : grosse montée ou bad trip des enfers ?

Passé le Girl Gone Wild un peu eurodance pouêt-pouêt qui nous laissait présager le pire, l’album démarre avec le titre le plus dark et dérangé de l’ensemble, Gang Bang. Comment décrire la chose ? Imaginez l’ambiance apocalyptique et sexy de None Of Dem de Robyn, ou du Goldfrapp période dark disco, mais super vénère. Imaginez un break de dubstep qui ferait pleurer Skrillex à chaudes larmes, et vous avez déjà une petite idée du truc. I’m Addicted et Some Girls (au refrain irrésistible) suivent la même veine, en plus léger, plus accessible. I Don’t Give A, avec son R&B robotique et le featuring d’une Nicki Minaj en mode groupie, aurait pu se retrouver sur un disque de k-pop. Les grosses tueries de l’album sont coproduites par Martin Solveig : Superstar est un tube radio en puissance, gogol et entêtant, et Turn Up The Radio, un peu poussif, joue sur les mêmes ficelles rythmiques que le Hello du frenchy, mais sera parfait pour l’été. Love Spent et ses accents scandipop (déluge de synthés magiques au beau milieu de la chanson) est totalement séduisant. Enfin, Masterpiece et Falling Free, les ballades du disque, sont de toute beauté.

Sur MDNA, Madonna parvient donc à rassembler deux générations de fans. Elle saura se mettre dans la poche ceux de la première heure avec ses mélodies 80s et ses clins d’oeil au Ray Of Light (I’m A Sinner). Et elle comblera sa jeune fanbase : en piochant sans vergogne dans l’univers de la « blog pop » (l’internationale pop du futur prisée par les internautes, qu’elle soit coréenne, anglaise ou scandinave), elle peut désormais continuer à danser au milieu des kids la tête haute, sans avoir l’air de ces vieilles cougars cinglées et pathétiques que l’on peut voir quotidiennement dans les émissions d’NRJ 12. MDNA est un disque nocturne que l’on pourra écouter sous le soleil, un disque fun secoué par les drames (cachée derrière des lyrics « bitchy » parfois grotesques et à la limite du syndrome de la Tourette, la chanteuse se dévoile plus qu’elle n’en a l’air).

MDNA est le disque qui permet enfin à Madonna de se reconnecter avec la pop moderne, là où Hard Candy avait échoué avec pertes et fracas. MDNA est surprenant et aventureux, bancal et déroutant, contient des tubes faciles et des bizarreries. Il est parsemé de gimmicks, outrancier souvent, subtil parfois, mais surtout très malin. En gros, c’est un excellent disque pop contemporain. C’est tout ce que l’on attendait de la Queen of Pop, finalement.