Le journal américain Enquirer a pu interviewer Madonna durant le Festival International du Film de Toronto.
Extraits de l’article et l’interview…
Habillée des pieds à la tête en Yves Saint Laurent, ses cheveux blonds remontée, Madonna évoque Marilyn Monroe dans sa période Hollywoodienne la plus glamour.
Elle arrive au Park Hyatt avec un entourage qui inclut sa publiciste, ses stylistes et garde du corps.
A Toronto, nous avons pu voir le film de Madonna. Nous l’avons trouvé faible au niveau du scénario, mais pas mauvais du tout dans son ensemble.
En tant que réalisatrice, elle mérite vraiment d’être saluée pour avoir permis d’excellentes performances de la part de son cast, tout spécialement Abbie et Andrea.
Enquirer: Le roi Edward III a renoncé à son trône pour Wallis Simpson. A quoi avez-vous déjà renoncé par amour ?
Madonna: Quand on aime quelqu’un, on se trouve forcément face à des situations dans lesquelles on doit faire des sacrifices. C’est la nature même de l’amour. J’aime profondément mes enfants, et je dois faire des sacrifices pour eux, chaque jour.Enquirer: Qu’avez-vous enseigné à votre fille concernant la place des femmes dans les relations amoureuses ?
Madonna: En tant que femmes, nous regardons la relation amoureuse en se disant « Oh, c’est le genre d’hommes avec lequel mes parents voudraient que je sois, ou que mes amis aimeraient, etc. » Peut être qu’ils sont théoriquement bien pour nous, mais ils ne correspondent pas à ce que l’on recherche, en réalité. Le message important pour ma fille, c’est de comprendre que l’ont doit décider pour soi-même. On doit prendre du recul par rapport à ce que la société attend de nous, et vivre notre vie selon nos propres choix.Enquirer: On peut imaginer qu’un homme donnerait n’importe quoi pour vous.
Madonna: Je n’y compte pas trop. Alors que je travaillais sur cette histoire, je me suis posé la même question. Wow, que doit sentir une femme face à autant d’amour, pour finir par sentir qu’au final, la responsabilité est bien lourde sur ses épaules.Enquirer: Doit-on en déduire que vous savez ce que ça fait d’être aimée de cette façon ?
Madonna: Je sais ce que c’est d’être vraiment aimée, mais personne n’a jamais renoncé à son royaume pour moi.Enquirer: Comment gérez-vous les attentes que certains ont de vous en tant que réalisatrice ?
Madonna: Je ne sais pas trop quelles attentes les gens pourraient avoir en tant que réalisatrice, parce que je n’ai fait qu’un seul film avant celui ci. On a tendance à plus attendre de gens dont on a vu le travail auparavant dans l’espoir que leur travail soit aussi bon que le précédent. Les gens ont tendance à être plus critiques envers moi qu’envers un réalisateur anonyme parce que j’ai eu du succès dans d’autres domaînes dans ma vie. Alors oui, je sens bien la pression.Enquirer: Comment avez-vous obtenu la permission de Mohamed Al-Fayed, qui possède la maison de Edward et Wallis dans le Bois de Boulogne ?
Madonna: Je savais juste qu’il était propriétaire du domaine et qu’il avait mis à l’enchère une bonne partie des biens. Je savais qu’il était toujours en possession de la maison du Bois de Boulogne, et je voulais y filmer mais aussi en utiliser les alentours pour le film. J’avais donc besoin de sa permission. En plus, je savais qu’il avait en sa possession de nombreuses lettres de la correspondance entre le Duc et la Duchesse. J’avais donc de nombreuses raison de le rencontrer. Je l’ai trouvé extrêmement généreux et avenant.
Dès que je suis entrée dans son bureau, il a ouvert livres et lettres afin que je puisse les lire. Par contre, il ne m’a pas laissé les emporter. Nous nous sommes vus à de nombreuses reprises. Il voulait que je lui soumette le scénario. Il voulait savoir comment il y était décrit. Je lui ai donc remis les scènes dans lesquelles son personnage apparaissait. Il les a aimées (rires). C’est là qu’il m’a accordé sa permission. En contrepartie, j’ai accepté d’aider sa fille pour une œuvre de charité dont elle est responsable pour venir en aide à une école d’enfants abusés en Angleterre. Il y a donc eu échange. Mon aide pour le projet caritatif de sa fille contre quelques scènes filmées dans sa maison. Je pense que les conditions de l’échange ont été justes.Enquirer: Était-il difficile de dépeindre la grandeur des années 30 tout en gardant une certaine intimité dans les scènes ?
Madonna: Extrêmement difficile. On veut garder l’authenticité de la période, les éléments les plus significatifs, la vie de luxe de ces gens, mais en même temps, il faut rechercher à recréer l’atmosphère intime qui permette de mieux connaître les personnages. Cette combinaison était importannte à mes yeux.Enquirer: Avez-vous consulté Sean Penn et Guy Ritchie concernant le scénario ?
Madonna: Je n’ai jamais montré le script à Sean. Je lui ai parlé de mon envie de faire le film et il m’a beaucoup soutenu.
Durant le processus d’écriture, Avez-vous consulté Sean Penn et Guy Ritchie concernant le scénario ?
Madonna: Je n’ai jamais montré le script à Sean. Je lui ai parlé de mon envie de faire le film et il m’a beaucoup soutenu.
Durant le processus d’écriture, j’ai montré le script à Guy. J’ai aussi partagé avec lui, les concepts, les histoires, et les idées, surtout parce qu’il était intéressé par l’histoire au niveau historique. Il ne m’a jamais donné d’avis spécifique concernant l’histoire, bien que Guy m’ait donné des conseils techniques tout spécialement au niveau de l’utilisation de caméras ou bien sur l’usage du digital plutôt que la pellicule.Enquirer: Antonio Banderas était à votre place récemment. Nous avons évoqué votre documentaire « In Bed with Madonna », et vous avez dit…
Madonna: Que je voulais absolument le rencontrer. Je le trouvais très attirant, c’est vrai, mais je pense qu’il est pris.Enquirer: Vous êtes aussi actrice, mais pensez-vous avoir trouvé votre voie dans la réalisation ?
Madonna: Je préfère raconter des histoires. En tant qu’actrice, on fait partie du film, mais ce n’est jamais votre point de vue qui est exprimé. Parler de moi comme contrôlant tout quand je suis sur scène, est une erreur. Je ne peux pas contrôler le climat, le fait qu’un danseur se blesse. Beaucoup d’éléments sont hors de ma portée.
En tant que réalisatrice, on doit gérer les déceptions avec grâce, parce qu’on s’entend dire ‘non’ des milliers de fois. ‘non, on ne peut pas faire ça’, ‘non, nous n’avons pas le temps’, ‘non c’est trop cher’. Et je dois travailler avec ces restrictions. Mais rester créative est un vrai défi, que j’apprécie pourtant.Enquirer: Qu’est-ce qui vous rend folle ?
Madonna: Ce qui me rend folle ? Mis à part les hortensias ? Les gens qui ne sont pas préparés, n’ont pas appris leur texte, etc.Enquirer: Pourriez-vous parler des cinéastes qui vous ont inspirés pour ce film ?
Madonna: Je me suis inspirée de nombreux réalisateurs pour des raisons assez différentes. ‘Persona’ d’Ingmar Bergman m’a inspirée car il s’agit d’une histoire entre deux femmes qui ont cette relation symbiotique au point qu’à la fin du film, on ne sait qui est folle et qui ne l’est pas. C’est la nature de leur relation qui m’a intéressé.
Je suis aussi une grande fan d’Alain Resnais, tout spécialement de ‘L’année dernière à Marienbad’. J’aime son utilisation des caméras aux mouvement longs sur des allées ou devant des miroirs. Ce film était révolutionnaire en son temps, tout spécialement concernant les règles d cinématographie. Les gens l’ont vraiment compris. En fait, j’ai même vu un documentaire du la réalisation de ce film. Tous les acteurs venaient sur le tournage chaque jour, aucun n’avaient de scénarios, mais ils aimaient tellement le réalisateurs qu’ils étaient volontaires et présent pour voir et comprendre ce qu’il attendait d’eux. J’ai trouvé fascinant que des acteurs soient prêts à courir ce risque, et qu’il soit lui même prêt à courir ce risque. Il a été une vraie inspiration pour moi.
Traduction: Madonnarama